Les tatouages sont, pour beaucoup, une manière de marquer sa singularité. Dès lors qu’ils sont réalisés par des tatoueurs respectueux de toutes les conditions d’hygiène indispensables, les tatouages sont réalisés en toute sécurité… ou presque. Réaliser un tatouage lorsqu’on est atteint d’hémophilie constitue un risque d’hémorragie et d’hématomes à prendre en compte avant de se lancer et qui impose certaines précautions, voire des contre-indications selon la sévérité de la pathologie.

Quels sont les risques de se faire tatouer ?

Il existe des risques à se faire tatouer. En cas de non-respect des règles énoncées dans le Code santé publique, les risques d’infection bactérienne (en particulier, l’hépatite C et le VIH) ou de transmission de virus peuvent être importants. De même, certains colorants sont interdits, la composition des produits utilisés par votre tatoueur est par conséquent un critère de choix à prendre en compte pour s’assurer de leur non-toxicité1.

Lorsqu’on est hémophile, les risques ne s’arrêtent pas là. En raison des troubles de la coagulation sanguine, le tatouage peut provoquer entre autres : 

  • Des saignements anormaux 
  • Des hématomes ;
  • Des hémorragies.

Tous ces effets peuvent compliquer la guérison et altérer le résultat attendu par rapport au motif choisi. Les saignements peuvent par exemple créer une diffusion aléatoire des pigments moins esthétique que prévu. De même, l’entière cicatrisation du tatouage chez les hémophiles n’est pas garantie et la survenue d’hématomes et de saignements peut détériorer le travail du tatoueur2. Il convient pour éviter cela de prendre des précautions indispensables, à commencer par le choix de son tatouage, sa taille, son motif et son emplacement.

Quelles zones sont à éviter ?

L’emplacement du tatouage sur le corps est un critère important pour évaluer les risques d’hématomes et d’hémorragies.

En quoi consiste techniquement un tatouage ?

Le tatoueur doit percer la couche supérieure de la peau pour y appliquer une couche de pigment3. Les saignements sont donc inévitables or, certaines parties du corps sont plus vascularisées que d’autres et donc plus sujettes aux saignements. 

Les piercings sont aussi concernés par ces recommandations, ils sont d’ailleurs encore plus invasifs que les tatouages. Percer des zones sensibles comme la bouche, la langue, le nez, les mamelons et les organes génitaux peut provoquer des réactions inflammatoires locales et entraîner des risques de complications hémorragiques importants4.

Toutefois en prenant toutes les dispositions nécessaires et sauf avis médical contraire, il est parfaitement envisageable d’envisager la réalisation d’un tatouage même lorsqu’on est atteint d’hémophilie

Pour autant, quelques précautions sont indispensables avant de se lancer : 

  • En parler à son hématologue pour recevoir tous ses conseils et ses mises en garde particulières.
  • Pensez aussi à prévenir le tatoueur sélectionné sur les risques supplémentaires que vous courrez en tant que personne hémophile par rapport à d’autres clients sans cette pathologie. Néanmoins, retenez aussi qu’un document à signer le libérant de toutes ses responsabilités en cas de problèmes vous sera remis avant de commencer.

Quelles précautions faut-il prendre ?

Pour s’assurer de courir le moins de risque possible, plusieurs points indispensables doivent être respectés : 

  1. Choisir un salon de tatouage certifié et conforme à la réglementation en vigueur. En France, les tatoueurs doivent être obligatoirement déclarés auprès de la préfecture et suivre une formation spécifique sur les consignes à respecter en termes d’hygiène et de salubrité5.
  1. En cas de formes hémophiliques mineures ou modérées, contactez l’équipe de traitement auquel vous êtes est rattaché6
  1. Faire un essai en commençant par un motif mineur sur une zone non exposée de votre corps afin d’observer les réactions de votre corps ainsi que la bonne diffusion des pigments (pour anticiper le résultat d’une pièce plus importante). Il est possible que ce premier essai s’intègre ensuite dans le motif prévu initialement.
  1. Le cas échéant, respectez les traitements prescrits par votre médecin. Sachez, par ailleurs, que des doses de facteurs anti-hémophiliques peuvent s’avérer un recours indispensable avant et/ou après le tatouage pour réduire les risques de complication7.
  1. En cas de formes sévères, l’hématologue en charge de votre suivi peut vous mettre en garde contre les risques hémorragiques trop importants causés par un tatouage. Cela en raison du traumatisme corporel qu’il peut engendrer8. Cette contre-indication peut alors vous contraindre à renoncer à ce projet. D’autres formes moins invasives peuvent toutefois vous permettre de trouver une alternative satisfaisante à l’image des tatouages non-permanents par exemple.

M-FR-00006528-1.0- Etabli en avril 2022


Sources